Heureux qui communiste a fait un beau voyage

On savait bien qu’il avait beaucoup voyagé: en Afrique, en Union soviétique, en Asie centrale, dans le monde arabe…

On savait bien qu’il aimait les chevaux, qu’il était un fin connaisseur des cultures équestres: il leur a consacré des dizaines de livres, des collections entières!

Ses aventures cavalières aux quatre coins du monde sont bien connues: il les a racontées en détail, dans des romans, comme Serko, ou Chamane (adapté au cinéma par Bartabas), dans le récit de son raid équestre de Paris à Moscou Le Pérégrin émerveillé (prix Renaudot poche 2013) ou dans une série d’essais réunis dans une Petite géographie amoureuse du cheval (prix Nicolas Bouvier 2017).

Mais cette passion n’expliquait pas pourquoi il avait, pendant un demi-siècle, sillonné le monde avec une telle fébrilité, ni pour quelles mystérieuses raisons, avait-il fréquenté si assidûment le Congo, la Centrafrique ou le Burkina, mais aussi la Mongolie, le Turkménistan ou le Kirghizistan, ou encore l’Inde, la Chine ou la Libye.

Ce n’était pas seulement pour voir des chevaux! Pour la première fois, il lève dans ce petit livre grouillant et ironique un coin du voile en racontant:

– ses interminables soirées avec Thomas Sankara, le jeune révolutionnaire iconique du Burkina Faso,
– ses mésaventures chez Bachar el-Assad, où on lui a demandé de s’excuser des exactions d’un grand-père qui n’était pas le sien,
– ses trente et quelques entretiens avec Mouammar Kadhafi, au cours des quarante et quelques années de règne du dictateur libyen,
– ses pérégrinations et ses rencontres improbables dans une Union Soviétique en pleine explosion,
– ses curieuses « missions d’étude » en Chine,

… aventures dans lesquelles les chevaux, s’ils ne sont pas toujours présents, ne sont jamais loin.